L’humidité créée par la végétation et son ombre portée (60 % d’indice de canopée) abaisse la température du site et ses alentours d’environ 4 °C par rapport aux espaces publics adjacents.
© Guillaume Bontemps - Ville de Paris
Dans le 14e arrondissement parisien, la création de cette
forêt urbaine, couvrant une superficie de 4 000 m², trouve
son origine lors des dernières élections municipales,
durant lesquelles la Ville a annoncé vouloir végétaliser
massivement la capitale, notamment par le biais de forêts urbaines
dans le cadre du Plan Climat 2030. Objectifs : créer de véritables îlots
de fraîcheur, prolonger la trame verte qui traverse l’arrondissement,
redonner la place aux piétons et aux cyclistes, proposer un
nouveau paysage, accueillant et apaisé. Rapidement, des études de
faisabilité ont repéré la place de Catalogne, vaste espace minéral de
11 200 m² centré d’une fontaine hors d’usage. Son atout également,
rare pour être souligné dans la capitale : la quasi-absence de réseaux
souterrains, assurant la désimperméabilisation des sols.
Place = fosse de plantation
Les marchés sont lancés en 2022 pour réaménager l’ensemble de la
place de Catalogne. Le projet est conduit par la Direction de la Voirie
et des Déplacements (DVD), pilote général des opérations et maître
d’ouvrage pour le réaménagement global de la place de Catalogne,
et la Direction des Espaces Verts et de l’Environnement (DEVE), maître
d’ouvrage délégué et maître d’oeuvre pour la création de la forêt
urbaine. C’est l’entreprise Vallois Île-de-France, filiale de Spie Batignolles
Paysage, qui a réalisé l’ensemble des aménagements paysagers (apports de terre, plantations, installation du mobilier urbain...). Les systèmes
d’arrosage/brumisation ont été confiés à Terideal.
Après décroutage de l’enrobé et du béton omniprésents et retrait
de la fontaine, 8 0 00 m3 de terre ont été apportés pour surélever
ponctuellement le niveau de la place d’1,2 m par rapport aux
espaces viaires de proximité. “La place est devenue une vaste fosse
de plantation, sans obstacles, dans laquelle nous avons creusé
pour installer les végétaux”, décrit Raphael Gasparini, responsable
d’exploitation chez Vallois. A noter que la gestion raisonnée des
déblais-remblais a permis de limiter la profondeur d’excavation et la
rotation de 200 camions. Deux horizons, élaborés par des experts
municipaux en agronomie, composent la couche de terres existantes/
rapportées q ui a ccueillent l es v égétaux. “D’abord une strate
d’environ 80 cm d’épaisseur, constituée d’un mélange terre-pierres
(Ø 80 mm) à 50-50. Se superpose ensuite une strate d’environ 70 cm
en terre-pierres (Ø 10 à 40 mm) à 60-40. Les pierres - de la meulière -
proviennent toutes de Saclay”, expose-t-il.
Pas moins de 478 arbres-tiges d’âges et d’essences divers, dont sept
sujets de force 60/70, ont été plantés. “Au début, l’idée était de
retrouver le vocabulaire végétal de la forêt de Fontainebleau. Puis,
suite à des discussions menées avec des experts arbres à la Ville pour
estimer quels sujets étaient les plus résistants et faciles à entretenir,
nous avons sélectionné divers chênes (pédonculés, de Hongrie, pubescents...), des frênes d’Amérique, des érables champêtres et de
Montpellier, des merisiers, des métaséquoias… pour créer un paysage
riche et diversifié”, détaille Amélie Astruc, responsable études et
travaux au Service Paysage et Aménagement de la DEVE. Dans une
logique de circuit-court, 14 % des arbres proviennent de la pépinière
de la Ville de Paris. Le reste a été fourni par les pépinières Chauviré,
des pépinières néerlandaises (Van den Berk) et allemandes (Lappen),
plus aptes, aux dires de l’entreprise, à fournir des sujets de forces plus
importantes.